Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 5... Les conquêtes romaines et leurs conséquences (133-91)

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I] L'orient

      A/ La province d'Asie

         1) Pourquoi léguer son royaume ?
   Se pose en 133 le problème du testament d'Attale III. A sa mort, il avait légué son royaume au peuple romain. Seul subsistait de la dynastie des Attalides un bâtard issu du roi Emène II (197-159), Aristonikos. Ce dernier revendique la couronne ; non reconnu, le problème ne devait pas se poser en termes juridiques. Mais dès l'antiquité, on doutait de l'existence de ce testament. Néanmoins, un document épigraphique de Pergame contient un décret de la ville qui contient certaines clauses de ce testament.
   Attale III lègue tous ses biens mobiliers et immobiliers, y compris son trésor et sa chôra, son territoire. Attale donne sa liberté à Pergame et à une partie des esclaves royaux, les autres étant donnés à Pergame.
   Peut-être faut-il y voir la régularisation d'un état de protectorat romain de plus de 25 ans sur le pays, aussi la possibilité d'une hostilité d'Attale III pour son demi-frère. Ou encore une inquiétude sur les conditions sociales instables avec les révoltes d'esclaves nombreuses.

         2) L'application du testament
   Aristonichos a rejeté le testament comme un faux et il se présente partout comme l'héritier légitime de la dynastie des Attalides. Dès l'été 133, il appelle aux armes pauvres et esclaves. Il rencontre des sympathies, notamment dans le sud de l'Asie Mineure. Il a même battu monnaie, les cistophores. Il semblerait qu'il ait réussit à créer un contre royaume.
   Au même moment, les romains sont empêtrés en Espagne dans le siège de Numance contre les Celtibères, et en Sicile avec la révolte des esclaves. Ils ne peuvent envoyer des troupes qu'en 131.
   En 130, le consul Perpenna réussit à faire prisonnier Aristonichos en Carie. Il file à Pergame ensuite pour prendre le trésor d'Attale III et le ramener à Rome. C'est seulement en 129 que la répression fut définitivement achevée et que l'on organisa le royaume en province d'Asie avec Manius Aquilius.
   Les romains construisirent des routes à partir de la nouvelle capitale : Ephèse. Les villes grecques furent confirmées dans leur liberté et le tribut par les rois de Pergame supprimé.

 

      B/ Les autres parties de l'Orient

   Les actions de Rome se multiplient en Orient, mais sans conquêtes véritables : les romains préfèrent créer des états protégés. C'est le cas de la Thrace, de la Syrie, de l'Egypte, en Cyrénaïque, et à Chypre.

         1) Balkans - Mer Egée
   Ils sont menacés par des populations germaniques. Entre 140 et 101, les romains engagèrent des légions contre ces germains, notamment les Scordisques.
   Après la défaite de Persée en 167, Athènes reçue des romains l'île de Délos. Mais cette île s'administre elle-même avec une boulé et une Ecclésia. Athènes était représentée par un épiméléte. Délos, de fait de sa neutralité sacrée était devenu un grand centre commercial en particulier pour le blé.
   En 146, après la destruction de Corinthe par les romains, l'île n'eut plus aucun concurrents sérieux. S'ajoute alors le marché aux esclaves. Les marchands romains s'y installent, s'organisent en confrérie et font des affaires.
   En 110 est créée l'Agora des Italiens à Délos et les romains ont créé trois confréries en l'honneur d'Hermes (les hermaïstes) d'Apollon (Apolloniastes) et de Poséidon (Poseidoniastes).
   Les étrangers à Délos ont progressivement arraché à Athènes l'île.

         2) Les descendants des Séleucides
   Ce royaume est issu de la conquête d'Alexandre et entre en décadence à la mort d'Antiochos IV. Suite à une querelle familiale, Epiphane (175-164), favorisa la formation de petits royaumes et notamment d'un royaume Parthe à l'est. Il est administré par un roi : Artaban.
   Les conflits de famille entraînent l'intervention de Rome, contre certains ou d'autres, suivant ses intérêts.

         3) Egypte et Lagides (descendants de Ptolémée)
   Le royaume entre en décadence à cause de querelles dynastiques entre les femmes, les épouses et les frères. Notamment Ptolémée VI Philometon et Ptolémée Evergète II Physcon. Le fils bâtard du dernier, Ptolémée Apion reçoit le gouvernement de la Cyrénaïque par son père. En 196, il lègue son domaine à Rome par testament. Les villes devaient être libres, les domaines royaux légués à Rome. Les romains ont pris les terres mais n'ont rien fait pour les administrer.
   Au début du Ier siècle av. J-C, l'Egypte tend à devenir de plus en un état oriental ou le sentiment purement égyptien tendait à supplanter l'héritage hellénistique. Sur le plan politique, l'Egypte est en totale déliquescence.

 

 

II] L'occident

      A/ La Gaule

         1) Le cadre indigène
   Il faut distinguer deux populations. A l'est du Rhône, l'implantation de populations pré-indoeuropéennes : les Lygurgues. Ceux-ci ont vu se mêler à eux des celtes. A l'ouest du Rhône, au IIIe siècle, s'installent des Gaulois aux côtés des Ibères. Les Gaulois composent deux peuples cousins, dans la région de Nîmes : les Volques Arécomiques ; plus à l'ouest, entre Narbonne et Toulouse les Volques Tectosages.
   Ces tribus ont développé une civilisation dans ce sud de la Gaule qui a subi une forte influence commerciale étrusque, puis une influence culturelle grecque. On reconnaît cette influence étrusque aux tessons de poterie correspondant à de la céramique étrusque. Avec la fondation de Marseille en 600 par les Phocéens, les Etrusques sont écartés et l'influence grecque sera commerciale et culturelle.
   Cette influence marseillaise se relève, par exemple à Glanum, avec la présence de maisons avec péristyle.

         2) L'arrivée des romains
   Les Marseillais se sont sentit menacés par les Lygurgues et notamment par le peuple des Saliens, un peuple guerrier : un de leur sanctuaire présentait un bas relief avec des têtes coupées.
   En 125, les romains envoient le consul Marcus Fluvius Flaccus au secours de Marseille. Il triomphe des Voconces et des Saliens.
   En 124, Sex. Calvinus prend la citadelle d'Entremont, capitale des Saliens, et fonde à ses pieds en 122, un camp militaire : Aquae Sextiae. Il y installe une garnison chargée de contrôler les routes et la circulation à l'est du Rhône méridionale, alors que les Saliens survivants se réfugient chez les Allobroges.
   En 122-1 : deux consuls, Cnaeus Domitius Ahenobarbus et Quintus Fabius Maximus, chacun leur tour, ils vont triompher des Allobroges et des Arvernes, protecteurs des Saliens.
   Ces campagnes militaires ont permis à Rome de mettre la main sur la région.

         3) La province romaine
   Elle est l'œuvre de Domitius resté de 122 à 117 dans la région avec le titre de proconsul.
   En 118, est crée la première colonie de citoyens en Gaule composée de vétérans et de civils. C'est Norbo Martius.
   Puis il trace une route de Beaucaire jusqu'en Espagne : la via Domitia. C'est ainsi aussi qu'il crée la provincia, ensemble considérable, de la frontière jusqu'à Toulouse et Genève (Paca, Languedoc, Midi-Pyrénées et Haute-Savoie).
   La famille Domitia va exercer un véritable patronage sur la province, ses habitants devenant leurs clients.

         4) Marseille
   Elle demeure une ville libre, sous protectorat romain néanmoins. En tout cas, avec la main mise sur la provincia, les negotiatores débarquent et monteront jusqu'en Gaule chevelue, au-delà de la provincia.
   Cette influence romaine se sent dans l'usage monétaire : en Gaule, la drachme marseillaise et le denier romain se répandent, tandis que les barbares de la Gaule chevelue les imitent.
   Entre 106-2, les Gaulois du sud ont eu à subir une invasion redoutable, celle des Cimbres et des Teutons.

 

      B/ L'action romaine en Afrique du Nord

   C. Gracchus en 123, avait voulu mettre fin à 23 années d'inertie sénatoriale en Afrique en tentant de fonder une colonie à Carthage. Ce fut un échec, pour des causes religieuses. Cependant, les colons envoyés sur place sont restés. On voit alors débarquer des negotiatores dans ce territoire de l'Africa (Tunisie du Nord), s'appuyant sur la nouvelle capitale, Utique, comme base. Ils pénètrent ainsi en Numidie, puis plus loin encore en Maurétanie.
   A la mort de Micipsa, le royaume numide est divisé entre ses fils ; Jugurtha, un bâtard, va tuer tous ses frères et tous les marchands romano-italiens en 114 à Cirta Constantine. C'est un casus belli, et les romains vont faire la guerre.
   De la même façon, les romains vont imposer un protectorat sur la Maurétanie ; son roi est déclaré ami du peuple romain.
   Une ville isolée plus au sud : Leptis Magna. C'est une vieille colonie punique, demeurée libre et amie du peuple romain, qui accepte d'accueillir une garnison romaine, permettant à Rome de contrôler la Tyrrhénienne avant le contrôle de la Cyrénaïque. C'est là que naquit Septime Sévère.

 

 

III] Les conséquences des conquêtes

   C'est un fait fondamental : la conquête a modifié tous les aspects de la vie sociale, politique et même culturelle.

        
1) Les conséquences économiques
   La conquête, c'est le pillage des pays vaincus. Le point de départ de cette arrivée de richesse commence en 272 avec la prise de Tarente. Après celle-ci, la prise de Syracuse en 212.
   Ce butin se traduit par le déménagement des œuvres d'art de ces deux villes. Il provoque un afflux de métal précieux sans précédent : les indemnités de guerre exigées par les vainqueurs, le butin raflé par les généraux, les revenus des provinces conquises (tribut ; redevances sur l'ager publicus ; droit de douanes ; le produit des mines).
   C'est donc une véritable masse de métal précieux qui arrive à Rome, mais de façon irrégulière. Les conséquences sont l'instabilité financière et monétaire. Dans la deuxième moitié du IIe siècle, on observe d'importants mouvements de capitaux qui bouleversent l'économie d'un pays aux structures traditionnellement agricoles.

   Ces rentrées d'argent demandent en retour des dépenses importantes. On a calculé que 89% des dépenses de l'Etat romain allait dans la guerre ; 60% de ses dépenses étant couvertes par les indemnités de guerre et le butin. Et donc, les conquêtes nourrissent l'armée. Ce n'est qu'à la fin du IIe siècle, que les revenus des provinces changent la situation.

  
On a frappé monnaie en abondance ; peu de monnaie d'or, mais en revanche un monnayage en argent important avec pour symbole le denier, et des monnaies en bronze comme l'as. Cette masse monétaire en circulation va se répandre partout, à tel point que le denier devient une monnaie internationale.
   L'afflux d'argent métal contribue bien évidement à baisser la valeur de ce métal, entraînant des dévaluations et une augmentation du coût de la vie.

         2) Les conséquences agricoles
   Les conquêtes à partir de la Deuxième Guerre Punique amènent à Rome la livraison de blé réquisitionné dans les provinces comme la Sicile, la Sardaigne, l'Egypte et l'Africa. Ces réquisitions provoquent en Italie un effondrement du cours du blé qui ne se relèvera jamais : l'Etat veut pouvoir approvisionner la plèbe par du blé à bas prix.
   La conséquence pour l'agriculture italienne, notamment traditionnellement la céréaliculture, est une concurrence déloyale. Les petits propriétaires vivent alors l'exode rural, tandis que les plus riches se reconvertissent vers l'arboriculture spéculative. Une autre conséquence est l'apparition des Latifundia et de cultures spéculatives par opposition à la culture vivrière.

         3) L'afflux des esclaves
   Ces conquêtes font faire des prisonniers par l'armée romaine. La prise de Carthage en 146, réduit 50 000 personnes en esclavage. En 104, Marius écrase les Cimbres et Teutons : 140 000 prisonniers. Voilà comment un centre comme Délos se développe.
   Néanmoins cette main d'œuvre est peu compétente. Elle s'accumule dans les grandes exploitations où elle forme de véritables armées d'esclaves. On considère qu'entre 32 et 50% de la population italienne était esclave ; en campagne jusqu'à 60%.
   Cet afflux d'esclaves permet la transformation de l'agriculture vers l'arboriculture et l'élevage ; il développe l'artisanat et les casernes de gladiateurs.

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1998-9
Grands Mercis au professeur

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Mise à jour du : 12/04/99