Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 2... La plastique grecque de l'époque géométrique à l'époque hellénistique

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Bibliographie :

J.J. Maffre, L'art grec, QSJ 2278, 1986 ; Flammarion
J.N. Corvisier, Sources et méthodes en histoire ancienne, premier cycle, P.U.F, 1977.
J. Boardman, La sculpture grecque archaïque, Univers de l'Art (T.41), 1994
La sculpture grecque classique, Univers de l'Art (T.46), 1996
La sculpture grecque du second classicisme, Univers de l'Art (T.74), 1998
R.R.R. Smith, La sculpture hellénistique, Univers de l'Art, (T61), 1996

 

 

Introduction

 

            1) Les cadres du cours
a. Pourquoi la plastique et non la statuaire ?
   Quand on parle de statuaire, on entend exclusivement les statues, grandes ou petites, dans n'importe quel matériaux. S'agissant de plastique, l'espace est plus vaste : il comprend les statues bien sûr, mais aussi les reliefs, bijoux, monnaies etc. En bref, tout matériau dur façonné par l'homme de telle manière qu'il apparaisse à nos yeux comme un objet d'art.
   Dans la civilisation grecque, il existe de nombreux liens entre ces différentes composantes de l'art plastique.

b. Pourquoi ne parler que de la Grèce ?
   Dans le monde de la statue et de la plastique, les Grecs sont reconnus comme les maîtres en la matière : une bonne partie des œuvres léguées par les Romains sont des copies grecques, bien qu'ils aient également innovés.

c. Pourquoi ces époques ?
   On va galoper entre l'an mille et l'an zéro. On ne parlera donc pas des civilisations minoennes ou mycéniennes. C'est qu'il existe une unité logique dans l'art au cours des siècles choisis, alors qu'on note une cassure franche entre la civilisation mycénienne et géométrique.

        
2) L'apparition de la plastique à l'époque géométrique
   La plastique grecque apparaît véritablement à partir de l'époque géométrique (environ 1 000 av J-C). A cette époque on voit des statuettes en matériaux divers (bronze, terre cuite, argile, ivoire etc...). On y représente comme source d'inspiration le monde animal (cerfs…), les humains (guerriers…), des monstres mythologiques (centaures…).
   Ses caractéristiques : les formes représentées sont grossières ; l'essentiel est de reconnaître la représentation. On remarque également que les statuaires sont parfois peintes (argile, terre cuite). Les décorations sont souvent géométriques : losanges, carrés etc..
   Pourquoi réaliser ces statuettes ? Très grande question fondamentale. On établit actuellement une relation entre l'émergence de la plastique et l'émergence du sentiment religieux qui se met en place.
  
A quoi sert-elle : les Grecs n'ont pas la même conception de l'art que nous. On ne peut alors apprécier une statue pour elle-même ; on la crée car elle dispose d'une fonction précise. Les réalisations sont souvent des ex-voto, "en l'honneur de", "pour la gloire de". Aspect révélateur : ces statuettes sont destinées aux sanctuaires. C'est également vers l'an 1000 que l'on voit apparaître les premiers temples.
   Ses particularités : les formes sont stylistiques, on met en valeur les éléments essentiels. Pour le soldat  : le bras levé et la tête bien droite. C'est une statuette de guerrier ; on met en valeur, par la tête et le torse, la force et la détermination du personnage. Mais aussi on insiste sur les mollets, le cou, les parties génitales.

         3) Le nu dans la statuaire
   Il ne faut pas juger le nu antique avec nos yeux d'aujourd'hui. De nos jours, le nu est encouragé pour le nu artistique hérité de la Grèce ancienne ; en revanche ce même nu gêne la société dans le cadre de la vie quotidienne, seulement accepté dans le théâtre et le cinéma. Ors, dans l'antiquité, le nu est accepté dans la société. Dans l'antiquité grecque, le sport est pratiqué nu, lors de certaines fêtes ; dans la religion on représente fréquemment des sexes d'hommes (les Hermès).
   Egalement, ces nus sont des nus masculins ; les nus féminins sont moins fréquents et plus tardifs. Ceux qui font du sport sont des hommes ; les modèles sont souvent des hommes. D'autre part, du point de vue sculptural, l'homme était plus compliqué à sculpter à cause de sa musculature (notion de technicité).
  
Enfin, la nudité masculine est mise en relation étroite avec la nudité divine : Zeus, Arès, Apollon seront représentés nus, et pas toutes les femmes. Attention, ce n'est pas parce que les dieux sont nus que les hommes aussi ; il vaut mieux tenir le discours inverse.
   La nudité féminine est aujourd'hui plus tolérée. Dans l'antiquité, c'est l'inverse. Des exemples de femmes nues n'apparaissent en force qu'au IVe siècle av. J-C. Avant, ils sont toujours mis en relation avec la religion est pour une raison bien précise : la fertilité.

   Finalement, notre connaissance de cette plastique grecque doit beaucoup aux Romains. En effet, une bonne partie des œuvres grecques connues aujourd'hui nous sont parvenues parce que les Romains en ont reproduit de nombreuses copies. Et ce sont ces copies qui nous sont parvenues.

 

 

I] Le style géométrique (1000-700)

   Le style géométrique s'inspire étroitement de la plastique orientale. Elle utilise des matériaux divers (métaux : or – argent – bronze et autres supports).
  
Les Grecs fabriquent des objets : les trépieds, les chaudrons. On distingue une nette influence orientale. Autour du chaudron olympien : un lion, un griffon. Le griffon est un animal fabuleux oriental : un long cou, une tête d'oiseau ou de lion. Les appliques, qui servent à saisir le chaudron, dénotent également l'influence orientale. La coiffure des personnages n'est pas grecque non plus mais encore orientale. On retrouve les sources d'inspiration antérieures : animaux fabuleux, réels, êtres humains.

   A l'époque géométrique, on voit apparaître la première grande statuaire grecque, héritée là encore de l'influence orientale.
               Le principe de la frontalité : les statues ne sont pas faites pour être regardées de profil ou de dos.
               Un souci de symétrie entre les parties gauches et droites du corps. Seuls des éléments de détails transgressent : un bras ou une jambe en avant.
               Une influence égyptienne notable. La coiffure qui consiste en tresses travaillées, peut-être une perruque pour la femme. La position des pieds avec le pied gauche en avant sur le pied droit. La femme vêtue jusqu'aux pieds. Les visages sont neutres et impassibles, et les yeux exorbités. Les bras le long du corps.
               Des particularités grecques : Début du dessin des côtes, des seins, des abdominaux, le nombril, la représentation du genou et de la musculature des jambes ; le coude et ses articulations. On essaie non plus de représenter des personnages stylisés. Les personnages sont plus en chaire.

   Ces statues portent des noms particuliers. Pour les hommes des Kouroi (os), pour les femmes des Korai (è).
   Ce style est très caractéristique. La femme porte le nom de Dame d'Auxerre.
   Ces statues étaient peintes (rouge – vert - bleu).