CHAP 6... L'expansion de l'occident (XIe-XIIIe)
On assiste à partir du XI à une
expansion durable d'un occident chrétien de culture romano-germanique. La chronologie est
parallèle à celle du défrichement, mais on s'occupera ici du dépassement des cadres
carolingiens de façon militaire...
Au départ, le noyau est celui du monde carolingien ; les marges sont alors
la Sicile, l'Espagne, l'archipel britannique ; à l'est les clans slaves, au nord un magma
scandinave.
1)
Les aspects politiques
A partir du XIe et du XIIe,
se situe le premier siècle du développement du marché et de la monnaie. On distingue
trois pôles :
Le premier pôle constitué
par les Pays Bas, les Flandres et la vallée
du Rhin. S'y développent des villes marchandes de
traitements de matières premières, et se greffe à partir du XIIe-XIIIe l'essor de nouvelles villes
marchandes liées aux liens commerciaux vers la Baltique.
Le deuxième pôle : il est fondamental pour les échanges ; ce sont les
grandes villes de foires.
Le troisième pôle : les villes italiennes qui apparaissent comme
les centres fondamentaux des échanges internationaux avec l'essor d'activités
proto-industrielles. C'est le cas de Pise, Gênes ou Venise.
2) Les aspects politico-militaires
Deux aspects : des guerres de conquêtes organisées pour une réussite durable
comme la Reconquista de l'Espagne, et avec les croisades des expéditions aventureuses, beaucoup moins
organisées.
Dans les deux cas, cette demande d'expansion est liée aux
structures sociales de l'Occident : de très nombreux centres localisés avec des lignages
aristocratiques puissants et nombreux qui laissent en marge les fils cadets.
L'Eglise entend contrôler au mieux les pulsions guerrières ce qui amène
le développement d'une idéologie des milites christi, avec finalement le développement des ordres chevaleresques
(hospitaliers, templiers).
I] L'expansion chrétienne XIe - XIIIe
1) L'extension septentrionale germanique
Elle est le fait des Germains au dépends des Slaves. Ce n'est pas le mouvement le plus précoce, mais le plus important en
quantité. Elle entraîne une christianisation du monde scandinave avec la création de
relations économiques profondes.
Une extension aussi vers l'Est, sur le front oriental jusqu'au sud-est. Il
va intégrer peu à peu la Hongrie dans le monde occidental.
L'extension gagne le monde polonais, aussi : un centre religieux important
avec l'archevêché de Gnigzo.
Aussi des missions évangéliques en Livonie en lituanien, vers la
Russie.
A partir de là se met en place une politique de colonisation
systématique qui favorise l'arrivée de populations nouvelles sous forme de colonisations
de peuplement (Ostsiedlung).
Cette entreprise de peuplement se fait comme des défrichements à
grande échelle, commençant sur les terres les pus proches : la marche d'Autriche à
partir de laquelle on colonise d'autres marches. Après quoi on gagne peu à peu les rives
de la mer Baltique.
Les chevaliers teutoniques prennent le contrôle de l'extension vers le
nord-est. Jusqu'en 242, ces chevaliers vont progresser vers la Russie. Alors
le prince de Novgrog, Alexander Nevski, les bats à la bataille du lac Piepius. L'expansion politique des
chevaliers est alors stoppée, mais leur suprématie va se maintenir up to XVe dans les régions
conquises.
Cette expansion vers l'Est aura des
effets durables avec la création des principautés teutoniques.
2)
La Reconquista
Cette Espagne paraît comme un creuset
de cultures différentes : chrétiennes, musulmanes, mais aussi des Mozarabes, des Franco
ou des berbères.
Il faut voir l'importance et les relations entre les trois royaumes :
Castille, Aragon et Portugal
3)
L'Italie du Sud : l'expansion normande
Elle se fait à partir de la Normandie, où l'autorité du duc est forte, les seigneuries tenues féodalement
par celui-ci. Le droit d'aînesse est puissant, alors les cadets déshérités vont partir
à l'aventure, cela dans l'espoir du butin, de terres et de mariages subtils.
Cela peut expliquer la création en Normandie de bandes d'aventuriers,
prêts à intervenir dans des régions lointaines.
Se greffent par-dessus les conditions des pays d'accueil : l'Europe méridionale et
notamment l'Italie du Sud. C'est
une région riche du point de vue commerciale.
Un des lus importants guerriers est Robert
Guiscard, qui deviendra un des premiers princes normands en Italie après avoir vaincu les Byzantins.
Cette présence normande, de militaire à territoriale, va connaître une triple expansion
: vers la Campanie, la Calabre et la Sicile.
L'importance de royaume ne va cesser e croître. A la
mort du dernier roi, les royaumes vont passer directement sous le contrôle de l'empire. A
la mort de Frédéric II, ce
sera un roi de France qui sera roi des deux Siciles
II] L'expansion Outre-Mer : les croisades
On parle de croisades seulement au XIIIe, Jusque là, on utilise le
terme latin de iter.
L'idée est ancienne, il s'agit de l'importance du pèlerinage pour tous chrétiens à Jérusalem, ville sous la domination arabe.
Avec l'essor des pèlerinages et de la religiosité, les pèlerins se dotent d'un enseigne
qui leur donne des privilèges canoniques.
1) Les causes de la première croisade et son
déroulement
Les causes sont à nouveaux
économiques et militaires, liés à la structure lignagère des élites. La croisade est
aussi directement liée à l'affirmation de la seigneurie et des élites armées. Elle
rencontre la recherche de la paix intérieure par l'Eglise. Avec la réforme grégorienne,
le sens religieux est toujours plus fort.
A cette situation occidentale,
s'ajoute une cause technique : le poids de la conjoncture. Les armées byzantines se sont
fait écraser par les Turcs : Malikert 1071. Juste après, le pape Grégoire
VII autorise le pèlerinage armé par bandes militaires.
En 1095, le pape Urbain II va élargir le privilège du voyage.
La première croisade est le seul succès militaire
des croisades. S'en suivent la naissance des états d'orients.
2) Le royaume de Jérusalem
Une fois le territoire conquis, il
faut y implanter des structures, qui seront évidement féodales. Des principautés et une
royauté de Jérusalem, toutes les principautés reconnaissant la suprématie du roi.
Fondations aussi de confréries religieuses et militaires (ordre du temple à Jérusalem,
les Hospitaliers de Saint Jean) qui agissent comme une armée permanente.
Les problèmes les plus grands sont liés aux pèlerins saisonniers qui ne
cherchent aucune intégration avec le monde arabe si proche !
3) L'évolution au XIIIe
On assiste à un changement de la physionomie de la croisade. On passe d'une
croisade à plusieurs croisades. Jérusalem perdue, on va lancer des croisades pour aider les principautés
restantes. La quatrième croisade sera déviée vers Constantinople par les Vénitiens. Les septièmes et huitièmes, conduites par St Louis reviennent sur Jérusalem mais sont
des échecs. Elles perdent alors leur spécificité religieuse.
Mais les croisades vont continuer dans le continent
lui-même : Espagne, Orient, croisade albigeoise.
Texte établi à partir d'un cours de faculté
en 1998-9
Grands Mercis au professeur
Mise à jour du : 31/03/99